La bataille de Cherchell

UN MAROC QUI RESISTE ET INSPIRE


Le Maroc au XVIe siècle : Quand une ruse brillante change l’histoire

 

Bienvenue à une époque où le Maroc, sous les Saadiens, tenait tête aux plus grandes puissances du monde méditerranéen. Aujourd’hui, je vous embarque dans une histoire captivante, celle de l’incident de Cherchell, où une stratégie militaire marocaine a fait déjouer les plans de l’Empire ottoman. Vous allez voir, c’est une leçon d’ingéniosité qui mérite d’être racontée.

CONTEXTE : UNE LUTTE ACHARNEE POUR L’INDEPENDANCE

Imaginez-vous au XVIe siècle. L’Empire ottoman a déjà conquis une grande partie de l’Afrique du Nord, notamment l’Algérie et la Tunisie. Leur regard se tourne alors vers l’ouest, où le Maroc refuse de céder. Sous le règne du sultan Mohammed Ech-

Cheikh, le Maroc saadien se bat bec et ongles pour préserver son indépendance. Mais la pression des Ottomans ne faiblit pas. En 1557, ils décident de frapper un grand coup : l’attaque de Cherchell, ville portuaire sous contrôle marocain.

UNE RUSE DIGNE DES PLUS GRANDS STRATEGES

Et c’est là que l’histoire prend une tournure incroyable. Mohammed Ech-Cheikh, sultan malin et visionnaire, ne choisit pas de combattre les Ottomans frontalement. Face à la flotte impressionnante dirigée par Hassan Pacha, fils de Kheireddine.

Barberousse, il opte pour une stratégie audacieuse. La tactique ? Faire croire à une retraite, et abandonner Cherchell. Vous imaginez la surprise des Ottomans ? Ils pensent avoir gagné sans même livrer bataille. Mais c’était là toute la subtilité du plan. Pendant que les troupes ottomanes

s’installent dans la ville et se dispersent pour piller, les forces marocaines se dissimulent dans les montagnes environnantes. Puis, comme un éclair dans la nuit, les soldats marocains lancent une attaque surprise. L’effet est dévastateur. Les Ottomans, pris au piège et désorganisés, subissent une lourde défaite. Hassan Pacha, humilié, n’a d’autre choix que de battre en retraite.

UN MAROC QUI RESISTE ET INSPIRE

Cette victoire n’est pas juste un succès militaire ; c’est une déclaration : le Maroc ne pliera pas sous la domination ottomane. Alors que l’Algérie et la Tunisie tombent sous leur contrôle, le royaume saadien reste ferme. Mohammed Ech-Cheikh continue de renforcer ses défenses, mais l’histoire prend une tournure tragique lorsque le sultan est assassiné en 1557, par des agents à la solde d’Alger.

Malgré cette perte, l’indépendance marocaine est préservée. Et cette anecdote de Cherchell nous rappelle une chose essentielle : la puissance de la ruse et du courage face aux adversités.

Sources :

1. Charles-Robert Ageron – Histoire de l’Algérie contemporaine (1830-1962)

2. Gilbert Meynier – L'Algérie révélée : la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siècle

3. Chantal de La Véronne – Revue des mondes musulmans et de la

Méditerranée, 1973

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